Intéressons-nous aujourd'hui au symbolisme de cet oiseau merveilleux au rouge plumage, dont les chapitres maçonniques ont emprunté la couleur, couleur du Feu principe. Cet oiseau miraculeux qui pour mourir monte sur un bûcher où il sera consumer par les flammes pour renaitre de ses cendres, animé d'une nouvelle jeunesse. La légende et émouvante, mais le mythe est profond. Le phénix comme la nature entière dont il est l'image, comme l'homme dont il est l'emblème, est rénové par le feu.
Le phénix, c'est la formule I.N.R.I. devenus vivante et agissante et montrant le feu, physique, intellectuel, moral, spirituel, dans son rôle éternel d'agent transformateur, qui opère l'intégration et la désintégration et fait gravir à tous les êtres, les échelons de l'évolution universelle.
Pareil à la nature, l'homme va brûler son vieil être pour en faire naître un nouveau, meilleur et plus perfectionné.
Renaissance, régénération, réveil, vie nouvelle, le Phénix, plus expressif encore que le rameau d'Acacia du Maître, est comme lui le symbole de l'immortalité sous toutes ses formes. Dans l'antiquité, cet oiseau fabuleux était consacré au soleil. L'alchimie l'a donné pour emblème au Soufre des sages, dont le signe était une croix surmontée d'un triangle.
La même notion se retrouve dans les formules montrant la vie sortant de la mort, la lumière des ténèbres, je jour de la nuit. Hiram surgit du tombeau sous les traits d'un nouveau Maître. C'est l'expression du cycle indéfini des phénomènes de la nature.
Ainsi l'initié, mort à la vie profane pour recevoir la lumière et s'élever sur l'échelle humaine, mort encore une fois avec Hiram pour faire une nouvelle ascension en renaissant en son nom, va accomplir une nouvelle transformation, s'il sait s'incorporer effectivement les enseignements du grade. Il gravit une nouvelle pente, comme la matière de l’œuvre alchimique s'épure successivement en passant par plusieurs volatilisations et condensations et la couleur rouge indique bien que le but doit être atteint.
Le plomb est complètement changé en or.
L'homme doit être maintenant le véritable sage actif, qui a placé le centre de gravité de sa personne dans la Connaissance qu'il a acquise et chez lequel la transformation en homme nouveau est accomplie.
L'homme n'atteint sa véritable grandeur que lorsque il se fait le collaborateur conscient du Grand Œuvre Universel et met sa volonté au service de l'Humanité pour qu'elle se perfectionne sans cesse.
Ainsi devient tangible dans l'ordre humain le grand cycle universel que le vieil hermétisme égyptien avait peint sous le symbolisme de l'Ouroboros, le serpent qui se mord la queue : Un le Tout !
Thierry Ronat